jeudi 20 octobre 2011

Pas facile

Le soleil brille.  Dehors, c'est une magnifique journée d'automne.  Le genre que j'adore.  Normalement.  Il y a une semaine demain, j'ai vécu ce qui a été probablement la pire journée de ma vie. Et depuis, c'est un peu le jour de la marmotte.

À l'intérieur, c'est noir et froid.  Aucune chaleur, rien, niete, nada.  J'ai laissé une partie de moi là-bas (à l'hôpital) et une version triste et morne est revenue à la maison.  Une version déprimante, noire, impatiente, plate, en colère et profondémment blessée.  Une épave sur le bord de chavirer à n'importe quel moment.  Je m'accroche, mais le bord n'est jamais loin. 

J'essaie de voir le «bon» côté.  Comme s'il pouvait y en avoir un, comme si tout ça pouvait faire du sens.  Je me dis que ça aurait pû être pire.  Que j'aurais pu découvrir quelque chose de grave à l'écho de 20 semaines et être obligée de faire un choix déchirant, j'aurais pu porter cet enfant à terme et le perdre ensuite.  Tantôt je me suis même dis que si on m'aurait donné le choix entre sacrifier un de mes enfants pour ce bébé, je n'aurais pas hésiter une seconde et j'aurais choisi mes 2 grands.  Mais le fait d'essayer de rationnaliser l'irrationel (il n'y a rien de rationel, mais tout d'émotionnel dans le fait de perdre un enfant pour importe quand), ne change rien au fait.  Les différents scénarios ayant pour thème d'essayer d'amoindrir ma peine n'y arrive pas.

Ce n'est définitivement pas une bonne journée, ni une bonne semaine.  Le rêve, qui jusque là était réel et beau s'est terminé.  Mon rêve, mais aussi celui d'un couple, d'une famille.  Il a cédé sa place à un cauchemar.  Et la nuit est longue.  Quand est-ce que je vais pouvoir me réveiller?

J'ai reçu un courriel pour une demande de donner un cours de langage de signes pour bébé.  Financièrement tentant, mais être entourée de mamans ou de futures mamans plus heureuses les unes que les autres avec leurs rejetons me laissent un peu de glace.

J'ai su que ma belle-soeur donnerait naissance aujourd'hui.  Quelque part, je suis sûrement contente pour elle, elle n'a pas eu une grossesse facile.  Mais je ne veux pas être celle qui répondra au téléphone pour apprendre la bonne nouvelle.  Désolée, aujourd'hui n'est pas ma journée.  Veuillez rappeler plus tard.

J'ai un cours de couture ce soir, rien de très exigeant, mais ce sera trop.  Il y a 2 minutes, j'ai préparé mes trucs, mais je réalise que ce ne sera pas possible. Je n'y ferais rien de bien et je pourrais bien me coudre un doigt par mégarde.

Bon, quelqu'un a une bonne comédie à me suggérer?      

2 commentaires:

  1. Mélissa, les mots me manquent en ce moment car ton message me touche beaucoup. Ta douleur est tout à fait légitime et je me sens bien impuissante face à cela. Mais sache que mon coeur est avec toi. Très sincèrement.

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  2. Je ne pense pas qu'il existe des paroles ou des explications qui peuvent vraiment te réconforter présentement.

    Mais sache que je pense à toi, moi aussi.

    Prends ton temps. C'est le seul facteur qui peut vraiment faire une différence...

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